Le XXIᵉ siècle : spirituel… ou plus rien ?

À l’aube d’une époque où la technologie nous relie instantanément à l’autre bout du monde, paradoxalement, l’humanité semble plus divisée que jamais. Un homme sage avait prévenu : « Le XXIᵉ siècle sera spirituel ou ne sera pas. » Aujourd’hui, face à la montée des fractures sociales, politiques et culturelles, cette prophétie résonne comme une alerte majeure. Comment comprendre ce paradoxe ? Et surtout, quelle issue espérer ?


L’unité, clé des traditions spirituelles

Depuis toujours, les grandes traditions spirituelles du monde s’accordent sur un point essentiel : l’Unité. Qu’il s’agisse du concept d’« Advaita » en Inde, de la communion avec Dieu dans le christianisme, ou encore du tawhid dans l’islam, la connexion directe à une réalité supérieure est au cœur de toute quête spirituelle authentique.

Cette unité ne se limite pas à une expérience mystique, elle est aussi une réalité sociale et universelle : un appel à dépasser l’ego, à reconnaître l’autre comme un frère ou une sœur, à vivre en harmonie avec le Tout.

L’accélération de la division

Pourtant, depuis quarante ans, la tendance s’inverse dramatiquement. Au lieu de rapprocher les hommes, nos sociétés semblent s’éloigner, fracturées par des clivages profonds : idéologiques, culturels, économiques.

Les réseaux sociaux, censés faciliter le dialogue, ont souvent l’effet inverse : ils amplifient la polarisation, favorisent les bulles de filtres, où chacun reste enfermé dans ses certitudes, se méfiant de l’autre. L’espace public devient un champ de bataille d’opinions extrêmes.

Diabolos : celui qui divise

Cette réalité n’est pas nouvelle. Le mot « diable » vient du grec diabolos, signifiant « celui qui divise, qui jette entre deux ».

Dans ce sens, le « diable » n’est pas une entité surnaturelle isolée, mais une dynamique : celle de la séparation, de la division qui fragmente l’humanité. Elle peut se manifester dans la peur, la haine, l’intolérance. Aujourd’hui, elle semble omniprésente.

Témoignages d’experts

Pour mieux comprendre cette fracture, nous avons interrogé plusieurs spécialistes.

Sophie Martin, sociologue des médias :
« La digitalisation de nos échanges a multiplié la rapidité et la portée de l’information. Mais ce qui était une opportunité d’ouverture est devenu un terrain fertile pour la désinformation, les extrémismes, et le repli identitaire. »

Frère Pierre, moine bénédictin :
« La spiritualité authentique invite à la paix intérieure qui se traduit ensuite en paix avec les autres. Le XXIᵉ siècle est un défi pour retrouver ce sens. Sans ce travail intérieur, la société se fracture. »

Dr. Amir Khoury, philosophe des religions :
« Toutes les traditions appellent à l’unité, mais cette unité ne se décrète pas. Elle s’expérimente, se vit dans la rencontre de l’autre, dans le respect et la reconnaissance. »

Une folie devenue ordinaire

Les conséquences de cette division sont visibles partout : tensions sociales exacerbées, violences quotidiennes, rejet systématique de la différence. Ce qui pourrait paraître comme une crise ponctuelle révèle en réalité une dérive systémique.

La « folie ordinaire » dont parle certains philosophes est là : l’incapacité collective à se parler, à se comprendre, à cohabiter pacifiquement.

Vers une renaissance spirituelle ?

Alors, que faire ? Faut-il désespérer ?

L’homme sage avait raison : le XXIᵉ siècle devra être spirituel, c’est-à-dire remettre la question du sens et du lien au centre de nos vies. Cela ne passe pas uniquement par la religion, mais par une quête humaine profonde.

Des initiatives fleurissent un peu partout : des mouvements de paix, des dialogues interreligieux, des approches de pleine conscience, une reconnexion à la nature. Ce sont autant de signes que la recherche d’unité est possible.


Conclusion

Le défi est immense, mais il est aussi un appel. Choisir la division, c’est céder à diabolos, à la force qui nous disperse et détruit. Choisir l’unité, c’est reprendre le fil d’une humanité enfin consciente d’elle-même.

Le XXIᵉ siècle sera spirituel… ou il ne sera pas.