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La France est ce paradis où les gens se croient en enfer!

france deprime

C’est admirable, vraiment.
On pourrait presque en faire un patrimoine immatériel de l’UNESCO :
l’art de se plaindre en milieu tempéré.

Dans d’autres pays, l’enfer c’est la guerre, la famine, la dictature.
Chez nous, c’est le prix du beurre demi-sel.
Et encore, seulement quand il dépasse un seuil psychologique fixé par un comité d’experts en mauvaise humeur.

Le Français est un être délicat :
il veut souffrir, mais avec élégance.
Il veut la tragédie, mais pas trop salissante.
Il veut l’effondrement, mais pas avant la fin de la saison 3 de sa série préférée.

Il est né pour râler.
Il râle par tradition, par hygiène, par patriotisme.
Il râle comme d’autres respirent.
Il râle même quand il est heureux, parce qu’il craint que ça ne dure pas.
Et quand ça dure, il râle parce que c’est suspect.

La France est un pays où l’on peut débattre trois heures de la cuisson d’un croissant, et en conclure que la civilisation occidentale est en déclin.
C’est un pays où l’on peut mourir pour des idées, mais seulement si elles sont servies avec un bon vin.

Bref, un paradis.
Mais un paradis où l’on a installé des haut-parleurs pour diffuser en boucle les plaintes des anges.

“Pourquoi les Français se croient-ils en enfer ?”

Aujourd’hui, dans la minute nécessaire, nous allons répondre à cette question fondamentale que personne ne se pose :
Pourquoi les Français, vivant dans un paradis, se croient-ils en enfer ?

Eh bien, c’est très simple.

L’enfer, selon la tradition française, commence dès que quelque chose fonctionne à peu près correctement.
Car si cela fonctionne, c’est qu’on nous cache quelque chose.
Et si l’on nous cache quelque chose, c’est que tout va mal.
Et si tout va mal, c’est rassurant : nous avions raison.

Le Français n’aime pas être contredit par la réalité.
Il préfère être malheureux par principe que heureux par accident.
Le bonheur, c’est imprévisible.
Le malheur, au moins, c’est stable.

On pourrait croire que vivre dans un paradis rend les gens heureux.
C’est faux.
Cela les rend nerveux.
Ils se demandent :
« Pourquoi est-ce si agréable ?
Qui a payé ?
Où est le piège ? »

Le Français se méfie du bonheur comme d’un plat trop bien présenté :
c’est joli, mais ça cache sûrement un truc.

Ainsi, pour éviter toute déconvenue, il préfère considérer qu’il vit en enfer.
Un enfer confortable, certes, mais un enfer quand même.
Avec chauffage central, congés payés, et un système de santé qui vous soigne même quand vous êtes de mauvaise foi.

Voilà.
C’était la minute nécessaire.
Elle ne servait à rien, mais elle vous aura au moins confirmé ce que vous saviez déjà :
en France, tout va bien, donc tout va mal