Macron : chronique d’un pouvoir qui se grippe

Huit ans après son élection triomphale, Emmanuel Macron fait face à une impopularité record et à une perte de contrôle qui interroge. Entre une dissolution incomprise, une présence internationale omniprésente et une méfiance grandissante, son style de gouvernance semble se durcir. Un phénomène qui rappelle, par certains aspects, les dérives de fin de règne bien connues de l’Histoire, à commencer par la paranoïa politique qui marqua les dernières années de Staline.

Macron : de l’ascension fulgurante à la perte de contrôle ?

Élu en 2017 grâce à un front républicain massif et présenté comme le visage du renouveau politique, Emmanuel Macron avait d’abord séduit par son image de modernité : jeune, maîtrisant les codes internationaux, à l’aise en anglais et porteur d’un discours réformateur. Huit ans plus tard, le contraste est saisissant.

La dissolution surprise de l’Assemblée nationale, restée largement incomprise, a marqué un tournant. Depuis, le chef de l’État fait face à une impopularité record, dépassant même celle de François Hollande à la fin de son mandat. Sur le terrain intérieur, les dossiers s’enlisent ; à l’international, ses initiatives répétées peinent à convaincre et alimentent parfois des critiques sur sa stratégie et sa communication.

Dans ce contexte de fragilisation du pouvoir, plusieurs observateurs soulignent un durcissement du style présidentiel, marqué par une méfiance croissante et une tendance à multiplier les prises de parole tous azimuts pour conserver la main. Un phénomène classique chez les dirigeants affaiblis, mais qui rappelle, par certains aspects, les dérives de fin de règne déjà observées dans l’Histoire.

Le parallèle historique : la paranoïa politique de Staline en fin de vie

Sans assimilation entre les régimes, les historiens rappellent que Staline, dans ses dernières années, fut rattrapé par une forme de paranoïa politique.

Parmi les signes les plus marquants :

  • Purges tardives : même après la Seconde Guerre mondiale, il lança de nouvelles répressions visant parfois ses plus proches collaborateurs.

  • Affaire des “blouses blanches” (1952-1953) : Staline accusa plusieurs médecins du Kremlin de comploter pour l’assassiner, illustration extrême de ses soupçons.

  • Isolement croissant : reclus dans sa datcha de Kountsevo, il vivait entouré d’un petit cercle de fidèles qu’il suspectait pourtant en permanence.

  • Suspicion généralisée : son état d’esprit finit par contaminer tout l’appareil soviétique, paralysant les initiatives et renforçant la peur.

Les spécialistes évitent de parler de « folie » au sens clinique : aucun diagnostic psychiatrique n’a été établi. Ils évoquent plutôt une paranoïa politique nourrie par le pouvoir absolu, qui fragilisa profondément l’État soviétique jusqu’à sa mort en 1953, ouvrant ensuite la voie à la déstalinisation.

Une mécanique du pouvoir en difficulté

Le parallèle n’a pas vocation à assimiler les deux personnages. Il permet en revanche de rappeler un mécanisme bien connu : lorsque l’autorité d’un dirigeant vacille et que l’isolement progresse, la tentation de la méfiance, de la communication frénétique et de la crispation devient un symptôme récurrent.

Pour certains analystes, Emmanuel Macron n’échappe pas à cette logique. Entre impopularité record, stratégie brouillée et interventions répétées sur la scène internationale, son second quinquennat apparaît marqué par la recherche d’un contrôle qui semble lui échapper. Une dynamique typique des fins de cycle politiques.

Souvenez-vous des écoutes scandaleuses de François Mitterrand à son époque comparées aux moyens des renseignements de nos jours mis au service du président. Il peut écouler, voir, lire ce qu’il veut et surtout manipuler, influencer comme bon lui semble et même fermer une chaîne de télévision qui lui déplait. Ceci n’est qu’un début …